De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
Le Landerneau politico-médiatique ne bruisse que de cela : le président a-t-il eu raison d’avertir solennellement que nous vivions la « fin de l’abondance » ?
Mais, avant de se poser la question de l’opportunité, il serait judicieux de s’interroger sur le contenu même du message.
Or, celui-ci est particulièrement confus – une sorte de quintessence de « en même temps » macronien que les gens bêtement attachés au principe de non-contradiction, comme moi, ont bien du mal à déchiffrer !
En soi, pourtant, rien de plus facile à comprendre que ce message « churchillien » : nul besoin d’être surinformé pour savoir que les mois à venir vont être durs pour beaucoup de Français, du fait de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt.
Après avoir vécu à crédit pendant des décennies, nous allons être brutalement sommés de passer à la caisse.
Et dans les pires conditions qui soient puisque la dette publique a très peu servi à investir et beaucoup à acheter la paix sociale (et aussi, il faut bien l’avouer, à importer la guerre ethnique sur notre sol, ce qui est une étrange façon d’acheter la paix sociale !).
Notre État régalien est en ruines, notre État-providence irréformable. Mais le service de la dette publique, déjà l’un des principaux postes de dépense, va devenir, avec la hausse des taux d’intérêt, la principale dépense de l’État, c’est-à-dire de nous tous, contribuables français – dépense parfaitement improductive (d’autant plus qu’il va falloir emprunter pour payer les intérêts de la dette !).
Oui, le message de M. Macron semble à la fois clair et évident.
Pourtant, le contexte de sa diffusion le brouille considérablement.
D’abord, il est assez étrange de donner ce genre d’avertissement solennel dans le cadre d’un conseil des ministres filmé (sans, semble-t-il, que les ministres eux-mêmes en aient été avertis, ce qui les a contraints à assurer le « service après-vente » d’une déclaration qui les avait cueillis à froid).
Pourquoi diable le chef de l’État a-t-il choisi cette curieuse façon de communiquer, sinon pour que les commentateurs se perdent en conjectures et donc perdent de vue le contenu du message au profit du décor ?
Par ailleurs, si l’on veut jouer à Churchill en 1940, on choisit la gravité et on ne multiplie pas les « cartes postales » montrant un été présidentiel digne de la « jet set ». Comment prendre au sérieux un appel « au sang et aux larmes » venant d’un adolescent attardé qui, la veille, paradait sur son jet-ski ?
Je crois, hélas, que ce brouillage est parfaitement intentionnel et illustre, une nouvelle fois, le « en même temps ».
Or, le « en même temps », ce n’est pas d’abord la voix de la raison qui écoute les bons arguments de la gauche comme de la droite. C’est le refus du choix politique et le refus du principe de non-contradiction.
Depuis longtemps, nos dirigeants se complaisent dans les nuées de l’utopie. Mais, ici, c’est pire encore : M. Macron parle et agit (c’est d’ailleurs la même chose pour lui) comme si toute la réalité n’était que décor de théâtre et que rien de stable ni de fiable n’existait.
Pourtant, qu’on l’oublie ou qu’on la méprise n’y change rien, la réalité continue à exister et, plus on l’ignore, plus elle se rappellera violemment à nous.
Oui, M. le Président, nous vivons effectivement la fin de l’abondance. Mais c’est à vous et à vos prédécesseurs que nous le devons : vous avez délibérément choisi de ruiner les Français en les faisant payer pour « toute la misère du monde » et en leur faisant financer les groupuscules les plus anti-français. Cette ruine touche à son terme. Merci aux oligarques qui ont si bien ravagé la France !
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